C’était une époque où tout semblait se désintégrer pour se réinventer. Londres, 1965. Les jeunes brûlaient, désillusionnés, cherchant à faire jaillir des étincelles d’un monde figé. The Who n’était pas un simple groupe parmi d’autres. Ils étaient l'éclat d’une génération en colère, une déflagration sonore qui n’a jamais cessé de résonner. Pete Townshend, armé de sa guitare comme d’une hache, taillait dans le vif avec des riffs brutaux, désordonnés, comme pour mettre en musique la rage sourde des oubliés de la modernité.
"My Generation" n’était pas une chanson : c’était un manifeste. Un cri collectif, une bombe à retardement sur le point d’exploser entre les mains d’une société en manque de repères. Les paroles hésitantes de Roger Daltrey, son bégaiement nerveux, n’étaient pas un artifice mais l’expression palpable d’une frustration étouffée. D’un avenir dérobé.
Les coups martiaux de Keith Moon, enragé derrière sa batterie, semblaient vouloir briser les conventions mêmes du temps. Moon ne suivait pas le rythme, il le recréait à chaque coup, éclatant dans le chaos, traçant le portrait d’un monde en constante destruction. Et que dire de John Entwistle, stoïque, mais dont la basse grondante déplaçait des montagnes invisibles.
Si The Who a explosé sur scène, détruisant amplis et guitares, c’est peut-être parce qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient pas réinventer la musique sans tout démolir d’abord. Comme le mythe de Sisyphe, chaque chanson se heurte à un mur d’inévitabilité, mais c’est dans cet élan que réside leur force. The Who nous a montré que la musique pouvait être une bataille, un moyen de transformer la ruine en art. Les échos de cette révolution inachevée résonnent encore, immuables, dans le fracas des amplis.
"My Generation" n’était pas une chanson : c’était un manifeste. Un cri collectif, une bombe à retardement sur le point d’exploser entre les mains d’une société en manque de repères. Les paroles hésitantes de Roger Daltrey, son bégaiement nerveux, n’étaient pas un artifice mais l’expression palpable d’une frustration étouffée. D’un avenir dérobé.
Les coups martiaux de Keith Moon, enragé derrière sa batterie, semblaient vouloir briser les conventions mêmes du temps. Moon ne suivait pas le rythme, il le recréait à chaque coup, éclatant dans le chaos, traçant le portrait d’un monde en constante destruction. Et que dire de John Entwistle, stoïque, mais dont la basse grondante déplaçait des montagnes invisibles.
Si The Who a explosé sur scène, détruisant amplis et guitares, c’est peut-être parce qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient pas réinventer la musique sans tout démolir d’abord. Comme le mythe de Sisyphe, chaque chanson se heurte à un mur d’inévitabilité, mais c’est dans cet élan que réside leur force. The Who nous a montré que la musique pouvait être une bataille, un moyen de transformer la ruine en art. Les échos de cette révolution inachevée résonnent encore, immuables, dans le fracas des amplis.