L'album "Dummy" de Portishead est une expérience qui se déguste comme une étrange alchimie entre mélancolie, paranoïa et beauté glaciale. Dès les premières notes, c’est comme si on tombait dans un univers où l'air est épais, saturé de fumée de cigarettes et de pluie acide. Une musique qui ne ressemble à rien de ce que les années 90 pouvaient nous balancer à l’époque.
Beth Gibbons ne chante pas, elle habite ses morceaux. Elle pleure, elle murmure, elle semble en proie à une douleur tellement intime qu’on se sent presque coupable de l’écouter. Les beats sont froids, métalliques, issus d’un monde où l’espoir a été gommé par la rouille. On n'est pas dans le trip-hop brillant ou lisse, ici tout est rugueux, sali, pourtant étrangement addictif. Une distorsion du jazz, du hip-hop et de l’électronique qui a fusionné pour créer une noirceur élégante.
Mais il ne s’agit pas seulement de noirceur. "Dummy", c’est aussi l’odeur de la nostalgie. C’est l’album qu’on met quand on est à la dérive, perdu dans une ville étrangère, ou coincé dans une chambre d’hôtel avec un minibar vide. Chaque titre est un murmure dans la nuit, un appel désespéré qu’on est trop fatigué pour répondre. "Sour Times", "Numb", et "Roads" ne sont pas juste des chansons, ce sont des cris muets, des fragments d'âme jetés dans un éther qui résonne étrangement avec notre propre désillusion.
"Dummy" est une œuvre qui s’infiltre sous la peau, qui se vit plus qu’elle ne s’écoute. C’est l’anti-héros des années 90 : sombre, beau et irrémédiablement abîmé. Comme si on ne pouvait jamais vraiment sortir indemne après l’avoir traversé.
Beth Gibbons ne chante pas, elle habite ses morceaux. Elle pleure, elle murmure, elle semble en proie à une douleur tellement intime qu’on se sent presque coupable de l’écouter. Les beats sont froids, métalliques, issus d’un monde où l’espoir a été gommé par la rouille. On n'est pas dans le trip-hop brillant ou lisse, ici tout est rugueux, sali, pourtant étrangement addictif. Une distorsion du jazz, du hip-hop et de l’électronique qui a fusionné pour créer une noirceur élégante.
Mais il ne s’agit pas seulement de noirceur. "Dummy", c’est aussi l’odeur de la nostalgie. C’est l’album qu’on met quand on est à la dérive, perdu dans une ville étrangère, ou coincé dans une chambre d’hôtel avec un minibar vide. Chaque titre est un murmure dans la nuit, un appel désespéré qu’on est trop fatigué pour répondre. "Sour Times", "Numb", et "Roads" ne sont pas juste des chansons, ce sont des cris muets, des fragments d'âme jetés dans un éther qui résonne étrangement avec notre propre désillusion.
"Dummy" est une œuvre qui s’infiltre sous la peau, qui se vit plus qu’elle ne s’écoute. C’est l’anti-héros des années 90 : sombre, beau et irrémédiablement abîmé. Comme si on ne pouvait jamais vraiment sortir indemne après l’avoir traversé.